jeudi 24 juillet 2014

POURQUOI LE CACANADIEN S'EST-IL DÉBARRASSÉ DE JOSH GORGES ?


Je m'étais promis de rester tranquille cet été et d'oublier à la fois ce blogue et l'omniprésent et polluant CanaCHien de Mourial.  Le printemps dernier, à la conclusion d'une trop longue saison du bleu, blanc, merde, j'étais écoeuré et je ressentais le besoin de prendre des vacances prolongées du Caca et de ses "collant" fefans bipolaires.  Maintenant, je me sens mieux.  Le beau temps a fait son oeuvre.  Je suis suffisamment désintoxiqué de l'idiotie des fans finis des CHieux, et le plaisir de me moquer de la sainte guenille a repris le dessus.

Parmi les changements opérés durant la saison morte par le directeur général Symphorien Bergevin, l'échange -on devrait plutôt parler d'un don- qui a chassé de la métropauvre le valeureux défenseur Josh Gorges a été un fait marquant.  Les fefans du CHicolore n'ont pas compris -ils ne comprennent pas grand chose anyway- que ce loyal soldat se soit fait montrer la porte de sortie, lui qui a sué sang et eau pour "son" club, depuis qu'il en faisait partie.  C'est un euphémisme de dire que Gorges avait le "CH" tatoué sur le coeur.

La saison passée, lorsque je m'endormais en tentant de regarder sans bailler les matchs télévisés de la CHnoutte -j'avais souvent l'impression que c'était aussi intéressant que si mon écran avait été rempli de neige-, j'étais parfois réveillé par un "boum" ou un "bang".  Plus souvent qu'autrement, en voyant la reprise du jeu que j'avais manqué, je découvrais que c'était encore le pauvre Gorges qui venait encore de se faire rentrer dans la bande, près du filet de son gardien de but.  Ça fait longtemps que je m'intéresse au hockey, et, de mémoire, je ne me rappelle pas d'un joueur qui se soit fait "maganer" autant que l'ex-numéro 26 des CHaudrons.  C'est vrai qu'ils sont peu nombreux les CHickens de MortYial qui osent, comme lui le faisait, se rendre dans les coins de patinoire afin de lutter pour la possession du disque, ou simplement pour le récupérer tout en sachant qu'ils risquent de se faire frapper solidement.  Comment Gorges a-t-il pu éviter de se retrouver à l'hôpital ou à l'infirmerie après des collisions ou des contacts physiques aussi sévères ?  Ça défie presque l'entendement.


Pour expliquer qu'on ait donné Gorges aux Sabres de Buffalo en échange d'un petit 2e choix au repêchage de 2016, certains ont invoqué la nécessité, pour Bergevin, de faire de la place sous le plafond salarial.  Foutaise.  Même après avoir fait signer un contrat, pour beaucoup trop d'argent, à Lars "lâche" Eller et à P.K. "cheat" Subban, il restera quatre millions de dollars en espace de manoeuvre au gérant général du CHiendent.  Peut-être que le Symphorien canaillien a vu la même chose que les amateurs de hockey et qu'il en avait assez d'observer Gorges se faire malmener sur la patinoire.  Après tout, le but, pour un défenseur de la NHL, c'est justement de défendre son gardien et son territoire, en se montrant robuste devant les "ennemis".  C'est de donner plus de coups qu'on peut en recevoir.

Mais moi, je pencherais davantage vers d'autres raisons que celle-là pour expliquer l'exil forcé et impromptu de Gorges.  Bergevin a parlé de "grossir" et de rajeunir l'équipe en faisant notamment plus de place aux jeunes défenseurs Beaulieu et Tinordi.  Pourtant on a engagé le vétéran Tom Gilbert, 31 ans, pour remplacer Gorges...  De même, on a réengagé le petit et vieillissant Mike Weaver, 36 ans...  Ce dernier peut certes bloquer autant de lancers que Gorges, mais Gilbert n'est pas plus "physique" que pouvait l'être l'ex-26 du CHicolore.  Et il commet plus d'erreurs que lui dans sa zone.

Peut-être faut-il plutôt chercher d'autres explications, en dehors de la patinoire, pour comprendre le "congédiement" cavalier de Gorges par l'état-major du torCHon.  Les qualités de hockeyeur de Gorges seront peut-être égalées par son remplaçant, mais c'est sa présence dans le vestiaire de la formation moronréalaide qui ne le sera sûrement pas.  Car c'est ce qui le distinguait par rapport aux autres porte-couleurs de la CHiasse.  Gorges avait vraiment son club et ses coéquipiers à coeur.  Quand le Cacad'CHien traversait des périodes de misère, il était un des très rares joueurs à ne pas se défiler et à affronter les journalistes dans le vestiaire.  Alors que presque tous ses coéquipiers se cachaient dans les douches ou sortaient par des portes dérobées, Gorges faisait face à la musique et semblait sincèrement peiné et affecté par les déboires de la Guenille.  Mais ce que l'état-major du club ne devait pas aimer, c'est que cet homme, qui impressionnait les scribes par son courage, souffrait, en quelque sorte, du syndrome "Guy Carbonneau", du nom de cet ancien coach du CH, qui avait la fâcheuse habitude de planter ses joueurs devant les membres des médias, après leurs contre-performances.


Gorges avait son franc-parler et il disait les choses comme elles étaient, même s'il ne blâmait jamais directement tel ou tel coéquipier pour les malheurs de l'équipe.  Mais on sait que les dirigeants du Caca n'apprécient pas les critiques.  L'image du club est sacrée.  Le marketing des Molson s'appuie sur le prestige des anciennes dynasties, des anciens "Glorieux", comme le prouve d'ailleurs, à chaque ouverture locale de saison, le ridicule rituel de la passation du flambeau...  Étant des hypocrites, les membres de la direction du torCHon, imposent une ligne directrice sévère à leur personnel.  Dans leurs déclarations à la presse, les joueurs et les instructeurs doivent s'en tenir à des clichés ou, si vous préférez, à parler pour ne rien dire.  Gorges ne respectait pas ces directives et il disait parfois des vérités qui nuisaient, sans qu'il le veuille, à la sacro-sainte image de marque des Habs.  Une image représentative qui ne doit surtout pas être entachée de médiocrité.

Et puis, au printemps 2013, il y avait eu ces colporteurs de rumeurs qui ont prétendu qu'il était homosexuel.  Des ragots sans fondement puisque Gorges s'est marié l'été suivant à la jolie Maggie Morrison (photo ci-dessus).  Dans des forums de discussion sur le NET, certains gais ont affirmé que ce mariage ne prouvait rien, que c'était un camouflage, et que Gorges était possiblement "des nôtres".  Les gais aiment toujours ça quand des vedettes sortent du placard pour déclarer leur homosexualité et redorer leur blason.

Peut-être qu'un jour, les choses auront assez évoluées pour qu'un joueur de la CHarogne avoue son homosexualité.  On s'en va peut-être vers ça.  Révéler publiquement son homosexualité, ce n'est d'ailleurs plus un "big deal", comme avant.  Il y a des gais dans tous les sports et dans toutes les sphères de la société.  Que Gorges soit gai ou pas, les rumeurs à son sujet, même si elles étaient farfelues, ont dû agacer les dirigeants du Cacanadien.  On ne veut pas de ce genre de "stuff" qui risque d'égratigner l'image dorée du CH.  On se rappelle qu'il y a quelques années, les dirigeants du Cacanadien ont fait peser leur influence dans la balance, pour étouffer des scandales impliquant plusieurs de leurs joueurs ayant commis des viols, des agressions sexuelles ainsi que des détournements de mineures.  Sans parler des histoires de beuveries et d'escortes, de même que des accointances avec des membres de la pègre et de la mafia.  Tous les porte-couleurs des CHieux visés par ces allégations ont été échangés ou libérés dans les mois qui ont suivi.  Ou bien on n'a pas renouvelé leur contrat, on les a rétrogradés dans les ligues mineures avant de s'en débarrasser, ou on les a laisser aller sur le marché des agents libres.

Il n'en demeure pas moins que l'empressement et la détermination, qu'ont démontré les dirigeants des CHieux, pour se débarrasser du loyal Gorges, sont de nature suspecte.  Surtout après que Gorges eut refusé d'être transféré à Toronto en échange de deux joueurs réguliers des Leafs, plus un choix de repêchage.  Gorges a dit qu'il ne voulait pas se joindre à un club qu'il avait tellement appris à détester en tant qu'ennemi numéro un du Cacanadien.  Est-ce vrai ou si c'était une façon pour un Gorges déçu, amer, et littéralement "sous le choc", de se venger du manque de loyauté ou de l'ingratitude flagrante du CH à son endroit, lui qui n'a jamais ménagé ses efforts et qui a sacrifié son corps pour eux, sur la glace.  Bergevin ne devait pas être heureux que Gorges mette son véto à cet échange qui aurait apporté plus de profondeur à son équipe.  Une profondeur qui risque de faire cruellement défaut la saison prochaine, y compris sur le du leadership, maintenant que Gorges et Gionta sont rendus à Buffalo.  Contrarié et frustré par le refus de Gorges de l'accommoder et de servir ses plans, Bergevin l'a tout simplement expédié au premier offrant, sans chercher à en obtenir plus en échange.  Un geste brutal et irréfléchi que les fefans lui reprochent déjà, et qu'ils dénonceront avec encore plus de véhémence si la défensive du club en arrache quand commencera la campagne 2014-15. 

D'ailleurs, on aura remarqué la prudence de Bergevin après les changements qu'il a apportés au cours de l'été à sa formation.  Il a demandé aux partisans d'être patients et de donner le temps à sa troupe de trouver sa cohésion en intégrant les nouveaux joueurs et les jeunes.  Il s'est même dit prêt à voir sa bande faire un pas de recul en 2014-15.  Symphorien veut manifestement réduire les attendes envers son club, qui a surpris en se rendant en finale de Conférence, le printemps dernier.  Le patron des CHaudrons sait bien que, pour emprunter les mots de son coach Michel Therrien, son équipe a eu la chance d'avoir de son bord les "breaks" et les "calls" des officiels la saison passée.  On se rappelle qu'après avoir également atteint le carré d'as, il y a quelques années, le Caca s'était effondré jusqu'au dernier rang de l'Est, quelques mois plus tard...