lundi 15 septembre 2014

PROCHAIN CAPITAINE DU CACANADIEN ? «WHAT THE F...»


Un nom c'est important.  C'est ce qui identifie.  C'est ce qui distingue.  C'est ce qui désigne "qui" on est.

Un nom ça vaut beaucoup.  On l'associe à une caractéristique dominante, ou à un ensemble de valeurs.  Il est digne d'intérêt ou pas.  C'est un synonyme.  Que ce soit le nom d'un fabricant de voiture; d'une marque de commerce réputée; d'une institution; d'une plante exotique; d'un animal dangereux, etc.,  dès que l'on entend ce nom, il évoque en nous un sentiment, positif ou négatif.

Il en va ainsi pour les personnes, que l'on aime ou non.  Pour les peuples et les organisations aussi.  Comme les équipes de sport.  Au cours des deux ou trois dernières années, une expression nouvelle est apparue.  Lorsque les commentateurs ou les observateurs décrivent les performances de tel ou tel athlète, ou les qualités de tel ou tel produit, ils parlent de sa «signature».  Un joueur de tennis, par exemple, gagnera un match grâce à un service canon ou déstabilisant pour l'adversaire.  Un genre de service ou de coup, un style de jeu qui lui appartient en propre, qui devient sa signature.  Une part de son identité.

D'une équipe de hockey ou de football, qui est en transition entre deux périodes de son histoire, on dira souvent qu'elle se cherche.  Qu'elle est en quête d'une identité.  Ou d'une nouvelle identité.  Parce qu'elle a perdu celle qu'elle avait.

J'ai connu autrefois un ancien militaire qui avait été capitaine dans l'armée canadienne, à l'époque de la deuxième guerre mondiale.  Il avait gardé des séquelles de ce conflit sanglant.  Il souffrait d'une maladie pulmonaire, et chaque respiration qu'il prenait, pour survivre, était pénible.  Imaginez-vous à sa place.  Vivre comme ça pendant quarante ans...  La guerre aura été une expérience marquante et déterminante pour lui et tant d'autres jeunes Canadiens.  Constamment confrontés aux "vrais affaires", aux dangers de la guerre, à la souffrance physique et morale, et à l'obligation de survivre pour vaincre l'ennemi, ces garçons, à peine sortis de l'adolescence, ont vieilli très vite et ils sont devenus rapidement des hommes.  Très tôt, ils ont pu peser le prix de la vie.  Apprécier de manière très intense ce qu'elle valait pour eux, leur famille, leur pays, l'avenir du monde entier.  Bien sûr, en qualité de capitaine, il donnait des ordres à ses camarades soldats.  Des ordres qui venaient surtout de ses propres supérieurs.  La discipline est primordial dans l'armée.  Mais tout au long de sa vie, cet officier du fameux 22e Régiment, a su appliquer cette discipline à sa conduite personnelle.  C'est ce qui l'a aidé à bien "revenir" psychologiquement de la guerre.  La vie est un combat.  Pour le gagner il faut être fort, responsable, droit et vigilant.  Toujours et en toutes choses.  Il faut être le capitaine de sa propre existence.  La mener à bon port.  Comme sa famille ou les gens qui dépendent de nous.  Ce vieux sage me le disait parfois : «Fais attention, jeune homme.  Il faut toute une vie pour se faire un nom.  Mais tu peux le perdre en quelques secondes.»  Il faisait référence à l'importance de bien se conduire, peu importe les situations.  Respecter les lois et les personnes qui le méritent, c'est se respecter soi-même.  Ne pas céder aux multiples tentations des paradis artificiels ou à la facilité illusoire.  Être responsable, faire les bons choix.  Sauver sa vie tous les jours...un peu comme à la guerre.     

C'est aussi en imposant le respect à son égard que le Canada est vraiment devenu un pays, surtout après la Grande Guerre, dont on souligne le 100e anniversaire cette année.  C'est par leur bravoure et la façon dont ils se sont comportés sur les champs de bataille, que les Canadiens se sont fait un nom sur la scène mondiale.  «Tiens», se sont dits les gens des autres nations, on voyant nos troupes se distinguer par leur engagement, leurs sacrifices et leur ténacité, «voilà les Canadiens».  Comme le disent encore avec reconnaissance et gratitude les vieux Français quand nous allons visiter leur pays.  Ils se souviennent encore, avec émotion, de nos anciens compatriotes qui ont donné leur vie pour libérer les leurs de l'infâme joug des nazis.


Je prends ce long détour pour réfléchir sur le sujet qui a tant fait jaser les fefans du Cacanadien de Mourial depuis que s'est apaisé le monstrueux tapage qui a entouré la signature du contrat tout aussi monstrueux de l'abominable P.K. Subban, plus tôt cet été.  Depuis ce temps, les enragés du CHicolore déraillent -comme d'habitude- et se perdent en conjectures sur l'identité du prochain capitaine du club des Molson.  Évidemment, les cheerleaders-pseudo-journalistes de Moronréal ne donnent pas leur place quand vient le temps de déconner sur ce genre de sujet.

Pour réfléchir, j'aime me donner un peu de recul, afin d'approfondir la "matière".  Au lieu de commérer et de parler à travers mon chapeau comme tant de niaiseux et d'écervelés le font.  Et ça me place devant le genre de considérations que j'ai fait au début de ce billet.  Il faut toujours mettre les choses en perspective, pour mieux les analyser.  En examinant les arguments des personnes -y compris de quelques journalistes généralement bien avisés- qui ont exprimé leurs vues ou leur opinion sur le choix du futur capitaine des CHieux, j'avoue que j'ai été stupéfait et que la grossièreté de leur raisonnement m'est apparue tellement énorme que j'en ai eu le vertige.

Il est vrai qu'être capitaine du Cacanadien, ce n'est plus ce que c'était il y a vingt ou vingt-cinq ans.  Les "Glorieux" ont tellement perdu de "plumes" -et de prestige- depuis ce temps-là, à travers des scandales (des joueurs ou du personnel impliqués dans des histoires de viol, de vol, d'agressions sexuelles, de détournement de mineur, d'escortes, de beuveries, de fraudes -contrats à des gens malhonnêtes pour la gestion de la boutique de souvenirs et le temple de la renommée du CH-) qu'il a malgré tout réussi à étouffer, avec ce qui lui reste d'influence, avec la complicité des journalistes vendus à sa cause, et avec l'aide du silence des autorités de la Ligue Nationale, qui auraient été indirectement éclaboussées elles-mêmes par ces actes criminels, s'ils avaient été confirmés et rendus publics, comme cela est venu à deux cheveux de se produire.  Sans parler de l'incompétence qui a marqué la direction de l'équipe au cours des deux dernières décennies.  Si bien qu'au tournant du siècle et du millénaire, quand le club était à vendre, personne n'en a voulu.  Il a fallu que le gouvernement du Québec finance un américain sans le sou, George Gillett, pour sauver le bateau CHicolore.  Mais, il n'en demeure pas moins qu'à travers ces difficultés et durant cette sombre période, le Cacanadien de MortYial a perdu son identité.  Devenus des perdants sur la patinoire, les Cannes à CHiens se sont perdus tout court, point à la ligne...  Adieu prestige et renommée de "gagnants glorieux".

Cette période de perdition et de perte d'identité correspond également au cheminement de la ville de Montréal.  Elle aussi, dirigée par des incompétents atteints de la folie des grandeurs, et vivant au-dessus de ses moyens grâce au crédit américain ($$$), a perdu son identité en passant sous contrôle des étrangers.  En s'accolant fièrement l'étiquette de "métropole internationale", Mourial est devenue n'importe quoi.  Un ramassis de ghettos ou de quartiers où des immigrés s'isolent pour préserver leur identité nationale, au lieu de s'intégrer à la société québécoise.  Récemment, les chaudes discussions au sujet des accommodements raisonnables et du projet d'une Charte québécoise de la laïcité ont démontré l'importance de cet enjeu au coeur duquel se situe notre identité et notre survie en tant que peuple francophone dans un vaste continent anglophone.  Montréal n'est plus une ville québécoise.  Les francophones y sont désormais minoritaires.  Comme chez le Canadien, son club de hockey, qui n'a de "canadien" que le nom.  D'ailleurs, si autrefois, c'était un honneur, ou normal, de confondre les "Canadiens de Montréal" avec les Canadiens, habitants du Canada, ce n'est vraiment plus le cas depuis longtemps.  Les "Habs" devraient changer de nom.  Puisqu'il l'ont perdu dans de sales affaires, et parce qu'ils n'incarnent plus les valeurs du Canada sur la patinoire ou au "2e" étage, au niveau de la direction.

Jean Béliveau avec John Ferguson
Dans un tel contexte, il ne faut pas s'étonner que le Cacanadien ait eu à sa tête un propriétaire américain (Gillett) et des capitaines de nationalité étrangère comme Saku Koivu (1999-2009) ou Brian Gionta (2010-2014).  Comme on dit souvent : «ça va comme c'est mené», et les capitaines, que ce soit dans l'armée, ou dans une équipe de sport, ont un rôle de leader à assumer.  Ils représentent leur groupe auprès de leurs supérieurs, devant les membres de la presse, devant les partisans du club et dans la communauté.  Leurs fonctions, et le symbole qu'ils incarnent, exigent qu'ils soient des personnes respectables et respectées.  Comme le furent ceux qui ont porté le "C" sur le chandail du Canadien et qui ont mené tant de fois leurs coéquipiers à la conquête de la Coupe Stanley.  Or, dix-sept des dix-huit derniers capitaines du CH qui ont ainsi réussi à remplir leur mission, étaient des Québécois francophones.  La seule exception étant Bob Gainey (1981-1989) qui, contrairement aux deux derniers capitaines "losers" des CHaudrons, a appris le français, non seulement pour bien remplir ses fonctions de capitaine d'une équipe québécoise, mais par respect pour l'identité des gens qui payaient majoritairement son salaire en se rendant assister à ses performances sur la patinoire.

Quand j'entends les supposés experts ou les fefans militer pour que l'incongru et loufoque P.K. Subban devienne le prochain capitaine du Cacad'CHien, je considère ça, non seulement comme une abomination qui dépasse l'entendement, mais comme une grave insulte au peuple québécois et aux grands capitaines que furent Guy Carbonneau, Jean Béliveau ou Maurice Richard.  Carbonneau (en dépit du malheureux incident du "doigt d'honneur" qui a terni quelque peu sa réputation) en se donnant corps et âme à la cause du CH, a été un bon capitaine parce qu'il a su inspirer ses coéquipiers par son exemple.  Jean Béliveau aurait été élu premier ministre du Canada s'il l'avait voulu, tellement il était un gentilhomme respecté partout et par tous.  Quant à Maurice Richard, il a incarné, en sa seule personne, l'identité et les espoirs d'un peuple tout entier.  Un peuple se reconnaissant dans sa fougue, sa détermination et sa force.  Un peuple sortant de l'ombre, à la veille de la révolution tranquille.


On est bien loin de P.K. Subban.  Certains analystes, partisans de sa nomination au titre de capitaine de la CHnoutte, prétendent qu'il a beaucoup gagné en maturité, dernièrement.  Ce n'est pas du tout ce que j'ai constaté cet été.  Je l'ai encore vu faire le con dans une émission humoristique à la télé (photo ci-dessus).  Il m'apparaît toujours aussi bouffon et sans génie qu'avant, quand je l'entends parler en public ou aux journalistes.  Loin d'être prêt à mener des hommes, loin de démontrer l'esprit d'équipe qu'il doit posséder au plus haut point pour être digne de porter le "C", Subban multiplie les interventions dans lesquelles il se plaît à mettre en évidence son "ego" aux proportions gigantesques (voir aussi à ce propos mon plus récent billet sur mon site L'ANTI-HABS ILLIMITÉ).  Loin d'être capable de faire preuve de la discipline qui caractérise un leader, on le voit toujours prendre des punitions "d'égoïsme" sur la patinoire.  Un bon capitaine doit aussi faire le lien entre les joueurs et la direction du club.  Subban n'écoute même pas ses patrons, on l'a encore "benché" la saison passée, parce qu'il ne suivait pas les directives des entraîneurs.  Quant à ses coéquipiers, ceux-ci ne le respectent même pas, tellement il a eu des démêlés avec plusieurs d'entre eux -cela a même été jusqu'aux coups durant des séances d'entraînement-.  Sans parler des joueurs des autres équipes de la NHL, qui le méprisent à cause de sa grande gueule et des tactiques illégales qu'il emploie sur la patinoire -ruades le long de la bande, "slew foot", retenir le bâton de ses opposants quand il fait des montées, son refus de se battre quand il les insulte ou tente de les blesser, etc).  Ce n'est pas pour rien non plus, que P.K. est hué par les amateurs de hockey partout où il va en dehors de la métropauvre.

Parmi les autres candidats dont le nom circule pour représenter le Caca comme capitaine, il y a celui d'Andrei Markov.  Une autre farce monumentale.  Le gars est reconnu pour ne pas parler aux gens des médias -surtout pas en français-.  Si P.K. est une pie qui parle beaucoup trop, Markov, lui, ne parle pas assez.  Comment pourrait-il être le porte-parole de ses coéquipiers et de la direction du club ?  Sur la glace, il en est à ses derniers milles.  Il a du mal à suivre le jeu, devenu trop rapide pour lui.  Comment pourrait-il inspirer sa bande ?  On mentionne aussi le nom de Plekanec, un gars désillusionné depuis longtemps, qui est sur le pilote automatique, et qui n'en fait pas plus que le client en demande.  Son apparente indifférence sur la patinoire, dans le vestiaire de l'équipe, ou dans les activités hors glace au sein de la communauté, n'est pas du tout ce que l'on attend d'un capitaine.  Que reste-t-il comme candidat ?  Pacioretty ?  Ce n'est pas lui, et son comportement de lâche durant les dernières séries éliminatoires, qui a fait dire à Guy Lafleur qu'il n'a pas fait sa job le printemps dernier, quand l'équipe avait besoin de son meilleur marqueur pour aller plus loin ?  Quand un gars se cache et longe discrètement les murs, pour éviter de souffrir parce que ça joue trop dur en séries, il n'est pas digne et capable d'être capitaine de sa formation...


C'est révélateur que ce soit la direction du torCHon qui nomme le prochain capitaine de l'équipe.  Au lieu de laisser les joueurs faire ce choix en votant "démocratiquement".  On ne veut pas n'importe qui.  Ça prend un joueur qui va obéir aux directives et qui va les transmettre efficacement à la "gang".  On a aussi évoqué la possibilité de faire une rotation de capitaines temporaires, qui se relayeraient au cours de la saison.  Preuve qu'il n'y a pas vraiment de bons candidats -et de leadership- pour occuper ce poste.  Pour les gens de l'état-major du CHiendent, c'est le pouvoir qui compte.  Et le pouvoir c'est être capable de contrôler.  Contrôler les joueurs, pour pas que l'anarchie ou la foire "pogne" dans le vestiaire, et pour qu'ils respectent et exécutent strictement le système de jeu défensif qui sauve cette équipe peu talentueuse de la médiocrité dans laquelle elle sombre quand il n'est pas appliqué à la lettre.  Contrôler aussi les relations avec les médias afin qu'ils soient des alliés pour faire avaler des couleuvres CHicolores aux fefans.  Des fefans qui doivent demeurer une clientèle captive et facile à exploiter.  C'est d'ailleurs ça l'identité du Cacanadien.  Ça s'appelle de l'hypocrisie...  Au nom de cette identité, la direction du torCHon a adopté la devise d'un ancien politicien français qui se plaisait à dire, en coulisses : «à quoi sert le pouvoir si on ne peut pas en abuser»...