dimanche 17 novembre 2019

CARBONNEAU AU TEMPLE : HÉROS DE L'ANTI-HOCKEY...


Il en aura fallu du temps avant que Guy Carbonneau se voit ouvrir les portes du Temple de la Renommée du Hockey.  Si les bonzes du Temple ont longuement hésité à l'introduire chez les «immortels», c'est peut-être parce que l'ancien Capitaine Crochet du Cacanadien de Mourial a excellé dans un rôle peu glorieux.  Celui d'empêcheur de tourner en rond.  Celui de spécialiste du ski nautique, de l'accrochage, de l'obstruction, du système étouffoir qui constituait la fameuse stratégie gagnante de la «trappe».  Bref, celui de champion de l'anti-hockey, à une triste et terne époque où, pour gagner des matchs -y compris la Coupe Stanley-, il fallait empêcher les meilleurs joueurs d'exprimer leurs talents de patineurs et de marqueurs -ce qui doit faire la beauté du sport- au profit d'un pitoyable garrochage de puck qui menait le plus souvent à du tamponnage et à des buts de style «vidange" ou «garbage goals».

À un moment donné, à cause du spectacle pitoyable, et endormant pour les amateurs de hockey, que ce genre d'anti-hockey offrait, les autorités de la LNH ont dû changé les règlements concernant justement l'accrochage et l'obstruction, les deux maladies qui tuaient notre sport national.


Ne nous trompons pas, Carbonneau avait du talent à l'attaque, comme le démontre sa reluisante fiche de marqueur au niveau junior.  Peut-être aurait-il pu développer ces bonnes dispositions offensives dans la grande Ligue.  Mais ses patrons et la mode de l'époque en ont décidé autrement.  Carbo a dû se fondre dans le moule affreusement plate des Bob Gainey (photo ci-dessus), Jacques Lemaire (photo ci-dessous) et compagnie...  Le moule de la «trappe», perfectionnée par les Devils du New Jersey, qui leur a valu plusieurs Coupes Stanley, ainsi que les deux dernières du torCHon.

Guy a du mérite.  Il a fait partie du dernier groupe des Québécois francophones qui étaient assez nombreux et qui faisaient honneur à notre peuple sur la grande scène du hockey majeur.  Aujourd'hui, ils sont en voie d'extinction.  Carbo était aussi un gars courageux.  Il a sué sang et eau pour les clubs avec qui il a évolué.  Il jouait souvent blessé.  Des blessures qui l'ont usé mais qui ne l'ont pas empêché de connaître une très longue carrière.  Cette vaste expérience et son intelligence du jeu ont compensé pour la diminution de ses capacités physiques.  Elles lui ont également valu de belles récompenses sous formes de trophées (trois Coupes et trois Selke).


L'ex-no 21 des CHaudrons avait aussi un franc parler hors de l'ordinaire dans une profession où les dirigeants des équipes s'efforcent pourtant de bâillonner les joueurs pour éviter qu'ils disent des choses qui pourraient nuire à la belle image que le service de marketing de l'organisation met tant de soin à mettre au point, avec l'aide des médias d'information ou de propagande.  D'ailleurs, Carbo a été chassé deux fois du repère de la Sainte Flanelle parce qu'il n'a pas respecté les diktats du «politically correct» CHicolore.

La première fois, il a été échangé à une autre équipe parce qu'il avait fait un doigt d'honneur à un journalicheux de MortYial sur un terrain de golf durant une entre saisons.  Une faute impardonnable pour l'establishment du Caca car on sait que les journalistes de la métropauvre sont de fidèles et précieux alliés du service de propagande du CH et qu'ils doivent être «respectés» pour remplir leurs rôles de prostitués et de serviles porteurs de valises.


La seconde fois, c'est lors de son bref passage comme entraîneur en chef du CHiendent.  On l'a congédié parce qu'il osait dire la vérité dans ses points de presse d'après-match.  (Ça me fait penser à la chanson de Guy Béart : «Le premier qui dit la vérité, il sera exécuté»).  N'acceptant pas la médiocrité et la lâcheté, après des défaites humiliantes, il ne se gênait pas pour «planter» ses joueurs en identifiant publiquement les pires coupables.  Chose qui, évidemment, ne se faisait pas, selon l'évangile d'avalage de couleuvres de la direction du club moronréalaid qui veut toujours sauver les apparences et la face à tout prix.  Faire paraître moins pires, ou cacher, les taches les plus sales.  Faire plus paraître et exagérer les bons coups ou les aspects plus reluisants.

Le fait que Carbonneau se laisse aller aussi librement dans ses critiques à l'endroit de sa bande de pousseux de puck était du bonbon pour les Anti-Habs.  Que de déclarations savoureuses pour eux et pour un blogueur comme moi.  Je n'avais qu'à relever les propos de Carbo.  Il écrivait mes billets à ma place !  Je n'avais presque rien à faire comme recherche !  De la belle copie gratuite !  Ah! C'était le bon temps ! Merci pour ça Guy !  Nous, les Anti-Habs, on ne t'oubliera jamais !