lundi 11 octobre 2021

COMME PRICE, LE CANADIEN VA FRAPPER LE MUR...



Après leur élimination en finale de la Coupe Stanley, l'été dernier, chaque joueur du CH est venu tour à tour donner l'accolade (ou un «coco bump») au capitaine Shea Weber et au gardien Carey Price.  Comme si c'était la fin pour eux...  Comme si tous ces coéquipiers s'excusaient de ne pas leur avoir procuré ce qui leur a manqué durant toute leur  carrière : le très convoité trophée de Lord Stanley.  Un trophée synonyme de championnat, sans lequel tout grand athlète sportif ne peut vraiment pas être considéré comme un gagnant, et un futur membre du Temple de la Renommée.

Plus tard, dans le vestiaire, au moment de leur point de presse commun, Weber et Price (photo ci-dessus) semblaient vidés et ils donnaient aussi l'impression d'avoir raté leur dernière chance de mettre la main sur l'élusive Coupe Stanley.

Car chance il y a eu à la fin de cette drôle de saison marquée par la pandémie du COVID-19.  Faible parmi les équipes de la faible division Nord, improvisée en territoire canadien, le Cacanadien s'était qualifié de justesse dans le nouveau format des séries éliminatoires.

Chance il y a eu en première ronde de ces séries quand leurs rivaux de Toronto se sont effondrés après avoir pris une avance de 3-1.  Le DG Symphorien Bergevin l'a reconnu lorsqu'il a fait le point sur la saison 2021 des siens.  Il a déclaré que son club avait été chanceux de gagner les deux matchs en prolongation en fin de série.  Ils perdaient un de ces affrontements et leur route s'arrêtait là, et on n'aurait pas tant glorifié et célébré leurs «exploits» du dernier tournoi de la Coupe Stanley, après 28 ans de sécheresse en finale...



Mais voilà, l'honneur est sauf, et Geoff Molson, ainsi que les autres dirigeants de l'équipe, pourront répéter : «vous voyez, il suffit de participer aux séries et tout peut arriver ensuite».  On la connaît la rengaine...  Cependant, les tordus de fefans en demanderont plus, en vertu de leur insensé calcul voulant qu'après une participation à la finale, l'étape suivante est la conquête de la Coupe Stanley, et une parade sur la Ste-Catherine !

Leurs grandes attentes ont peut-être baissé un peu lorsqu'ils ont appris que Weber ne jouerait pas cette saison (sa carrière est probablement finie) et que leur dieu Scarey Price a frappé le mur en s'inscrivant au programme d'aide de la Ligue Nationale et de l'Association des joueurs.

Bergevin a annoncé que Scarey serait absent pour un minimum de 30 jours, mais les joueurs qui ont eu recours à cette aide ont manqué en moyenne trois mois d'activités.  Ça ne fait pas une grande différence puisque Price est devenu un joueur à temps partiel au cours des dernières années.  Il s'est absenté souvent et longuement, soit à cause de ses genoux en compote, soit à cause de raisons mystérieuses ou de fausses blessures.  On se doute bien que, souvent, c'était la faute de ses problèmes mentaux, mais l'hypocrisie des dirigeants CHicolores l'a toujours protégé.



Cette fois-ci, le chat est sorti du sac, et c'est l'épouse de Price, Angela, qui a vendu la mèche dans un message sur les réseaux sociaux.  C'est le moral de Scarey qui a flanché.  Ça fait longtemps que son mari souffre à Mourial.  Rappelez-vous, il y a quelques années, sa fameuse déclaration dans laquelle il disait se sentir «comme un Hobbit» dans la métropauvre moronréalaide.  

Ça fait des lunes que Scarey veut changer d'air.  Il n'en peut plus de la pression des fefans cinglés qui exigent de lui des performances de super héros et de plus grand gardien de l'univers.

Il n'en peut plus d'être incapable de justifier son salaire astronomique.  Déjà qu'en raison de sa personnalité, Price a toujours eu du mal à se contrôler lui-même.  On se souvient de ses crises de colère après avoir accordé de mauvais buts.  Ses efforts pour éviter de perdre la tête en pareilles occasions se sont traduits par l'excès contraire, c'est-à-dire, de la nonchalance.



Son ancien entraîneur des gardiens, Stéphane Waite, a déclaré ces derniers jours, que Scarey est un perfectionniste.  Il exige trop de lui-même, et puisque la perfection n'existe pas, il s'en veut trop lorsqu'il commet des erreurs ou qu'il n'est pas à la hauteur de ce qu'il pense pouvoir faire.

Durant la série contre les Golden Knights de Las Vegas, Price excellait devant son filet, il «pétait» le feu en affirmant, tout enflammé : «I am having the time of my life» !  Quelques semaines plus tard, il est au fond de l'abîme.  Les montagnes russes de la bipolarité...

Il n'en peut plus de supporter le poids des aspirations démesurées des fefans et du peuple autochtone dont il est issu.  D'ailleurs, tout ce monde n'a pas encore compris puisqu'il passe encore pour un modèle à suivre parce qu'il a eu le «courage» de demander de l'aide pour son manque de «dureté du mental» !

Il n'en peut plus des journalistes qui l'achalent et le bombardent de questions après les matchs.  C'est à peine s'il s'ouvre la bouche pour leur dire quelques mots évasifs.

Il n'en peut plus de Montréal, une ville de bas de gamme.  Il veut retourner sur la côte ouest, où résident sa famille et celle de sa conjointe.



Car, oui, lui et sa femme croyaient dur comme fer que cela se produirait cet été après que la direction du CH l'ait laissé sans protection pour le repêchage d'expansion du Kraken de Seattle.  Mais voilà, pauvre Scarey, le DG du Kraken, Ron Francis, n'a pas mordu à l'hameçon.  C'est possiblement ce refus qui a été la goutte qui a fait déborder le vase de Scarey, et qui lui a fait frapper le mur.

Impossible à échanger, à cause de son trop lourd contrat, et de ses problèmes physiques et mentaux; ses espoirs d'être repêché par Seattle s'étant envolés; Price se voyait enfermé dans le trou noir de Montréal, sans issue et incapable de livrer la marchandise que l'on attend de lui.  Les lumières se sont éteintes...

Le Canadien peut-il se passer de ses services pour une longue période (ou à jamais) ?  Non, si on en juge par son rendement lors des absences précédentes de son gardien vedette.  Certes, au cours des dernières saisons, Price avait l'habitude de connaître des périodes creuses quand il jouait.  À la manière d'un bipolaire, il avait des hauts et des bas (plus de bas que de hauts cependant, ces dernières années), mais il parvenait parfois à sauver les meubles.



Mais, la saison passée, lui et son partenaire Jake Allen (photo ci-dessus) ressemblaient à deux gardiens substituts (deux no 2).  Pour le début de la présente campagne, les CHaudrons auront devant le filet un gardien numéro 2 (Allen) et un numéro 3 (Samuel Montembeault).  Ce qui augure plutôt mal pour la position la plus importante dans l'alignement.

En défensive, c'est la même chose.  Weber était devenu un «temps partiel» lui aussi à cause de ses nombreuses absences et parce qu'il jouait souvent blessé.  Même diminué par les blessures, il était quand même plus utile que certains de ses coéquipiers défenseurs, ainsi que sur le jeu de puissance, avec son dur lancer de la pointe.

La brigade défensive 2021-22 est déficiente, surtout en ce qui concerne sa lenteur, sur le plan du jeu de transition, et au chapitre des revirements.  Attendez-vous à la voir coincée souvent et longtemps dans son territoire.  Seul Jeff Petry peut fournir de l'offensive mais il est pourri défensivement.

Dépourvus dans leur capacité de relancer l'attaque, les défenseurs vont handicaper les joueurs d'avant.  La ligne du centre, déjà faible avec des gardiens très ordinaires et des défenseurs au talent limité, n'est pas meilleure avec des joueurs de centre douteux.  Nick Suzuki peut être bon par moments mais il est inconstant et peut disparaître pour de longues périodes.

Le nouveau venu Christian Dvorak est un gars d'un demi-point par match mais il manque de robustesse et une ancienne grave blessure à un genou risque toujours de revenir le hanter.  Défensivement, et sur les mises au jeu, il ne comblera pas la perte de Phillip Danault.  Et on sait combien le jeu défensif est important dans le système de jeu du torCHon.

C'est en jouant la trappe à outrance, et en jouant bien «sans la rondelle» que le Caca réussit le mieux à s'en tirer.  Lorsqu'il réussit à se discipliner en restant à l'intérieur de ce système, il peut connaître un peu de succès, même si ça donne du hockey plate, à dormir debout, pour les spectateurs.



Les CHieux sont plus forts sur les ailes, mais on doute fortement que Tyler Toffoli (photo ci-dessus) puisse répéter sa production offensive exceptionnelle de la saison passée.  Mike Hoffman s'amène à Montréal où il en sera à sa quatrième équipe en quatre ans (après Ottawa, Floride et St-Louis).  Il peut ajouter de l'offensive lorsqu'il reviendra au jeu (présentement blessé à un genou).  Mais il a une réputation de fauteur de troubles dans le vestiaire et le jeu défensif n'existe pas pour lui.

Les fefans donnent déjà le trophée Calder (meilleure recrue) au minuscule Cole Caufield mais ils devraient attendre de voir comment il pourra endurer l'exigeant calendrier de 82 matchs de la LNH.  Au cours de ses trois dernières saisons de hockey il n'a disputé qu'un total de 119 parties (moyenne de 40 matchs par année).

Usé physiquement en raison de son style «kamikaze» et des nombreuses blessures subies au cours de sa carrière, Brendan Gallagher n'est plus aussi productif en attaque.  Est-il lui aussi, comme Price et Weber, rendu au bout du rouleau ?

Josh Anderson peut être dangereux à l'offensive, mais lui aussi est irrégulier et il produit par séquences, entrecoupées de périodes d'hibernation plus ou moins longues !



Enfin, on ne sait pas à quoi s'attendre de Jonathan Drouin (photo ci-dessus), l'autre top six chez les joueurs d'avant.  Est-il vraiment remis de ses problèmes d'anxiété et de dépression ?  Le jour de l'annonce de la défection de Price, Drouin a été retiré de l'alignement du match préparatoire auquel il devait participer...

Ce que le camp d'entraînement a révélé (ou confirmé), c'est qu'il n'y a pas de relève chez le Cacanadien.  Lorsque les blessures frapperont, il n'y a pas de remplaçants de qualité qui pourront venir du club ferme de Laval.

Avec la formation actuelle et son manque de profondeur, difficile de ne pas croire que le CH ne fera pas patate cette saison.  Dans leur division (Atlantique), la compétition est forte avec Toronto, Floride, Tampa Bay et Boston.  Ottawa et Détroit devraient être meilleurs.  Seuls les Sabres de Buffalo font vraiment pitié.  Finir au moins au 3e rang pour se tailler une place en séries éliminatoires semble illusoire pour le Cacanadien.  Mériter une qualification en séries par la voie des clubs repêchés (wild cards) de la Conférence semble tout autant improbable.  Les favoris pour ces deux postes étant Boston, Pittsburgh et Washington.



Bien sûr, à chaque année, il y a des  clubs qui surprennent agréablement et d'autres qui déçoivent beaucoup.  Avec maintenant 32 clubs dans la LNH, le talent est encore plus dilué ou partagé qu'avant.  Si vous pouvez compter sur un ou quelques rares super stars dans votre équipe, vous êtes chanceux.  Ce n'est pas le cas du Canadien.  Aucun de leurs joueurs n'est en mesure de transporter l'équipe.  Surtout pas un Carey Price en détresse...  La saison 2021-22 sera pénible à Montréal...